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Atelier d’écriture surréaliste

Publication : par M. Merland

A l’occasion de la visite du Moulin Aragon Elsa Triolet, les élèves de 3è4 ont eu l’occasion de se confronter à différents jeux d’écriture surréaliste. Petite sélection inspirée du Voyage de Télémaque d’Aragon.

Cadavres exquis


Le crapaud avec trois poils au menton chante la sonnette dans la baignoire à trois heures avec de la lumière et de l’amour dans le regard

Le lion orange picorait une oeuvre dans les toilettes il y a 200 ans en riant

Une abeille maligne rougit de la pince dans un arbre au crépuscule en se léchant

Un singe vert saute une lionne dans le Sahara vendredi en ronflant.

Un mouton tout petit boit de l’herbe dans la piscine un jour de mai assis par terre

Un babouin aveugle s’avance de la maison bleu et rouge au bois de Boulogne mardi 24 décembre en jouant

Un chevalier vert acide joue à saute-mouton dans une maison le jour de noël paresseusement

Le nuage sale brûlait une pipe dans l’eau en 50 ans avant J.C en rigolant avec ses pieds

La langouste imposante trottinait sur les céréales dans un carton pendant 30 jours en chahutant

Bouts rimés

N’ayant aucune idée,
Lançant leur dé,
Ils trouvèrent la lumière
Enfouie dans une volière,
Remplie d’animaux,
Qui n’avaient pas le niveau,
De voler jusqu’ aux tombeaux,
Tels de beaux oiseaux.

Tes mots me mentent toujours avec aplomb
Alors que dans tes yeux couleur de miel,
Tout n’est toujours que reflet bleu ciel,
Mais dans mon cœur lourd tel une lampe-pigeon,
Je ne parviens pas à quitter ce pesant échafaudage,
Et ne peux pas trouver mon chemin hors des nuages.

Les échafaudages,
Hauts comme des nuages,
Emmenaient au ciel,
Le parfum du miel,
Que sentaient les anges,
Créatures étranges,
Aux ailes de carton,
Et aux cheveux blonds.

L’homme chauve se lève dans la foule avec lenteur
En s’extirpant de la mêlée des cartons
Au milieu des passants cherchant de la hauteur
Puis s’écroule finalement sous le soleil blond.
Dans ce dernier sursaut il perça le ciel
Se décide finalement dans une volonté étrange
D’agir enfin et de faire son miel
De cette envie farouche d’atteindre les anges.

Ecriture automatique

Le temps joue de nos sentiments Chaque minute il amène le soleil, le vent. Il fait vivre l’eau, la mer. Il joue à pile ou face. Pile le soleil, Face le mauvais temps, il est ridicule. Il peut être absent, fatigué, ou au téléphone. Il éclaire au hasard. Son intelligence fait rire le monde.

Mélangez quelques ridicules absences avec des yeux dorés, regardant le ciel Chauffez de l’eau claire triste accompagnée d’un zeste de soleil Ajoutez des problèmes éternels Eclairez le jour et la nuit Déposez trois larmes de fleur
et une petite envie de gagner Faites reposer le temps d’une amitié Saupoudrez d’un amant Enfin empruntez le chemin du miroir Et faites cuire pendant un éternel sentiment.

La fenêtre de l’imagination,
S’est ouverte sur la vie,
Et m’a montré ses interdictions,
Et m’a montré sa vie.
D’où elle est, elle se sent bien,
Selon elle, le jour est éternel,
Ses yeux ne voient presque rien,
Lorsque la nuit devient réelle,
Le vent emporte ses mots,
Le temps emporte ses larmes,
Son rire s’élève vers le haut,
Loin de ce vacarme,
Ses chagrins éclairent le chemin,
De tous les hommes bien,
Qui ne pensent plus à demain.
Si un jour je deviens logique,
Ne cherchez pas à comprendre,
Je suis partie.