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Poèmes d’élèves... sous l’influence d’Aragon

Publication : (actualisé le ) par M. Merland, Mme Berthommier

Voici comme promis quelques productions d’élèves du collège Condorcet lors de l’atelier d’écriture à la maison Aragon-Triolet le 16 avril dernier :


Cadavres exquis

L’eau en forme de ballon courait sur une chaise il y avait bien longtemps dans le château en dormant.

La maison désespérée a mangé un livre hier à Paris avec ses pieds.

Bernard Tapie kaki mangeait ses amis hier dans les toilettes la tête en bas.

Le chien des voisins à moustache se brosse des nuages sous une averse de chocolat derrière le pigeonnier en chantant.

La belle vache vomit du caca mou aujourd’hui à Lyon en tapant des pieds.

Le canard blanc boit un préservatif au temps des poules dans les toiletttes sur les mains.


Bouts rimés

A travers la fenêtre,

se comptent les lettres,

mais avec mon imagination,

et ma foi en ma religion,

je ne vois que du blanc, du noir, du noir, du blanc.

Apeurée, je vais devant mon miroir,

Puis j’essaie de comprendre pourquoi ce hasard.

Surprise, je vais m’asseoir sur le banc,

Pour repenser à ces lettres,

Mais aussi

à cette fenêtre.

Est-ce moi ou elle, elle ou moi ?

Je tombe sur pile, c’est moi, et sur face, c’est elle.

***

Lorsque le ciel pleure de l’étrange

Et que la lune devient miel

Les nuages portent les anges

En séchant les larmes du ciel

Au temps remontant avec lenteur

Je donne doucement de la hauteur

Et quand se mettent à danser les oiseaux

Les pleurs retournent dans leurs tombeaux

Quand la terre berçait le métal

Et que les arbres étaient blonds

Soudain se sortant d’un carton

Des hommes revinrent d’un air triomphal

Si le monde ne portait que des animaux

Et que tous se ressemblaient à haut niveaux

Enfin la paix connaitrait la lumière

Pour retourner dans sa douce volière.

***

Alors que la lumière

Dansait dans la volière

Tous les très grands oiseaux

Jaillissaient du tombeau,

Quand les plaques de métal

S’accrochaient triomphales

Aux pattes des animaux

Et à tous les niveaux.

***

Le ciel prenait de la hauteur.

Il dansait avec les anges.

Les nuages le trouvaient étrange.

Il virevoltait avec lenteur.

Laissant traverser les oiseaux.

Qui regagnaient la volière.

Le ciel prenait la lumière.

Pour la jeter dans son tombeau.

***

Lune dansait dans la volière

Soleil reflétait sa lumière,

Partis dans leur bal étrange

Ils s’accrochaient aux anges

Qui venaient par-delà le ciel

S’échouer sur une plage couleur miel.

Tous bordaient sagement les oiseaux

Qui se perdaient dans leur tombeau.


Ecriture automatique

Recette de miracle :

Pour un miracle de vie, mettez de l’eau, du savon bleu et de l’intelligence.

Vivez une aventure avec sincérité et poissons frits, puis ajoutez une bicyclette dans l’escalier des nuages.

Ne mettez pas de pourquoi, pourquoi pas ? Car ça tourmente l’honneur du bonheur.

Soyez carré, logique, ne faites pas confiance au hasard puis jouez à pile ou face.

Ensuite ajoutez de la monnaie et une dose de mépris, ainsi que du gibier très bien tué, avec amour.

Mettez une boule d’eau et prenez un bol d’air, versez des yeux sans orbites et des orbites sans yeux.

***

Pour aller au bonheur de l’amour :

Prenez la ligne de la sincérité,

Arrêtez-vous à la nuit,

Et repartez au jour,

Faites attention au ridicule,

Ne payez pas les intérêts,

Montez dans un homme,

Protégez votre bouche,

Soyez jeune et veillez à la foi.

Arrêtez-vous aux doutes,

Ayez foi en vous,

Courez dans un champ de blé,

Mais ne changez pas de direction.

Buvez votre foie, et arrêtez-vous au crépuscule.

Regardez-vous dans le soleil,

Aimez votre vie.

Ne passez pas à gauche :

ça y est, vous êtes arrivé.

***

Voici le domaine désertique où se trouve l’école du banquier Rechaite. Où de même le soleil a la sincérité de la vie. Ce lieu géométrique et moteur de pétrole où les yeux de poisson frit rit comme un champ de blé. Où se trouve la politique de la vie et de la mort. Cette couverture d’île fleurie où les cartes du jeu de mémoire dormaient la nuit. Ce voyage d’aventure où l’absence d’inauguration n’existe pas. Où le rond d’eau du petit univers de Marcel ne cesse de croître. Là se trouve le drapeau tricolore où le nez vide dit oui aux amateurs.

***

Chers amis ,

Je ne vais pas vous inventer d’histoire comme quoi je n’aurais pas le temps, ou plus de téléphone. De toute façon, l’imagination n’est pas mon fort, je n’ai aucune idée de ce que j’aurais pu vous dire, c’est pourquoi je joue la sincérité.

L’air est frais au crépuscule. J’aperçois des chevaux blancs de ma fenêtre. Je me meurs chaque jour de plus en plus. Ma bouche ne dit plus un mot, mes yeux se fatiguent. Vous devez vous dire que comme par hasard c’est maintenant que je vous recontacte. Nos chemins se sont séparés il y a si longtemps... Si par miracle vous pouviez venir me rendre visite.

Vous embrassant .

Anne .

***

Qu’il est dérisoire de boire et d’entreprendre d’aller dans une rue disproportionnée, où un infâme poisson frit, pris sous la pression athmosphérique, ressemblait à une bique triste et sans intêret géométrique. A pile ou face, on choisit entre l’autruche et le champ de blé. Il ne faut pas obscurcir le problème ni mettre le doute dans le miracle. Le savon devient donc social, le jeune tricolore et le vieux sincère qui imagine avoir la légion d’honneur. Aucun problème de contradiction devant un miroir pour gagner contre le chasseur. Un canari rouge s’envole vers des yeux savonneux.

L’aventure des pruneliers commence là où le savon grelotte de mépris. Le drapeau de la propagande brouille les orties et obsurcit le crépuscule. Toutes les portes mènent aux étoiles, mais pour y accéder il faut emprunter le céleste escalier de nuage, gardé par des horloges. Le téléphone danse avec volupté, les fleuves d’or agitent leur chevelure et le miracle côtoie la religion.